Des millions de Canadiens monteront bientôt à bord d’avions, se rendront à des réunions de famille ou partiront dans le sud pour les Fêtes. Tandis qu’ils envisageront de prendre l’avion pendant la période la plus achalandée de l’année pour les voyages en avion, ils s’inquiéteront sans doute de la possibilité de longues files d’attente à l’aéroport, de retards de vol ou de bagages perdus.
Or, il y aura très peu de gens, voire aucun, qui penseront à vous, les quelque 2 000 contrôleurs aériens qui feront des heures supplémentaires, souvent en sous-effectif, sacrifiant leur propre temps en famille pour s’assurer que tous ces passagers arrivent à destination en toute sécurité avec un minimum de retards.
C’est là un témoignage du dévouement et du professionnalisme dont vous faites preuve et qui ont fait du Canada l’un des espaces aériens les plus sécuritaires et les plus fiables au monde.
Ce dévouement s’est manifesté l’été dernier lorsque certains contrôleurs aériens de Kelowna et de Yellowknife ont refusé de quitter leur poste alors que des feux de forêt menaçaient leur ville et leur maison. Je me suis rarement senti aussi fier des gens de ma profession. C’était également évident au quotidien, car de nombreuses unités ont veillé à ce que les avions continuent de prendre leur envolée pendant la période estivale occupée, malgré la pénurie criante et fréquente de personnel.
Il y a bien entendu de nombreuses difficultés qui doivent être réglées si nous voulons préserver notre réputation internationale enviable en matière de sécurité. Ayant moi-même été contrôleur aérien pendant 25 ans, je comprends la pression que vous êtes nombreux à ressentir lorsque vous devez travailler à court de personnel jour après jour ainsi que la frustration qui vous habite, sachant qu’il faudra encore bien du temps avant que la situation ne s’améliore. C’est frustrant et c’est démoralisant.
Mais je pense que l’ACCTA termine l’année sur un bon pied qui lui permettra d’évoluer dans quelques‑uns de ces dossiers difficiles.
La nouvelle convention collective conclue avec NAV CANADA vous a offert une protection contre l’inflation et a permis de réaliser des gains en matière de sécurité d’emploi. Je sais que la convention n’est pas parfaite, il y a toujours plus à faire.
Nous avons tout de même réussi à conclure cette convention sans envenimer les relations avec NAV CANADA, des relations qui avaient presque atteint le point mort il y a deux ans. Nous avons travaillé d’arrache-pied pour améliorer notre relation avec la Société. Selon moi, ces efforts porteront leurs fruits dans les années à venir, facilitant la collaboration avec la Société, dans les périodes entre les cycles de négociation, pour trouver des solutions constructives aux problèmes persistants auxquels sont confrontés les contrôleurs.
Nous avons également renégocié de nouvelles modalités pour notre entente d’affiliation avec Unifor. Entre autres choses, cela comprend une grande somme d’argent d’Unifor pour soutenir les exécutifs de section et les délégués syndicaux, la pierre angulaire de notre syndicat, qui travaillent bénévolement, sacrifiant leurs pauses et leurs jours de congé pour faire avancer les objectifs du syndicat. Parmi les grandes priorités de votre exécutif, trouver des moyens de mieux soutenir nos bénévoles, ce qui, en fin de compte, profite à tous, était au premier plan. Des congés bien mérités, ainsi que des séminaires de formation régionaux à venir dans toutes les régions cet hiver, ont pour but de récompenser et d’outiller notre ressource la plus précieuse – nos bénévoles – pour continuer à soutenir nos membres.
Au cours de la prochaine année, nous continuerons de faire avancer notre programme auprès de NAV CANADA et encore plus loin, en collaborant avec Transports Canada, le cabinet du ministre, les députés et le Sénat pour nous assurer que les décideurs disposent de tous les faits et comprennent ce dont nous avons besoin pour que le Canada demeure un chef de file mondial en services de navigation aérienne. Nous poursuivrons aussi nos efforts pour tisser des liens dans l’ensemble du secteur de l’aviation, à l’échelle tant nationale qu’internationale, afin de veiller à l’élaboration de normes et de politiques internationales pour soutenir notre profession et le Canada à mesure que l’industrie évolue.
Il y a d’importants dossiers qui figurent à notre programme. Nous allons aborder de front la structure de classification. Ce sera litigieux, mais il est grand temps que nous nous y attaquions et que nous persévérions jusqu’au bout.
Nous allons également mettre de gros efforts sur la formation, pour nous assurer non seulement d’avoir davantage de bons candidats dans le système, mais aussi d’avoir accès à une formation périodique concrète tout au long de notre carrière; c’est ainsi que nous pourrons être prêts à relever les exigences de notre travail. Et nous ferons pression pour faire adopter des règles de gros bon sens sur la fatigue qui profiteront réellement à nos membres et un plan pour leur mise en œuvre qui soit logique dans les circonstances.
Les Canadiens qui prennent l’avion pour passer de joyeuses Fêtes en famille ou au soleil ne pensent peut-être pas aux contrôleurs aériens, mais sachez que l’exécutif de l’ACCTA et moi-même ne vous oublions pas. Nous savons que beaucoup d’entre vous ne pourront pas passer le temps en famille qu’ils auraient voulu pendant qu’ils assurent le bon fonctionnement du système d’aviation et qu’ils en assurent la sécurité – et c’est le plus beau cadeau que vous puissiez offrir aux voyageurs aériens.
C’est l’un des emplois les plus difficiles et les plus stressants au monde et nous continuerons à nous battre pour créer les meilleures conditions de travail possibles pour ceux qui l’exercent.
Merci à tous et Joyeuses Fêtes.
Sincèrement,
Nick von Schoenberg
Président